Dans la série, les poèmes sortis de leur placard
Ce Poème dédié aux psychiatres
------
Et l’esprit refermé sur des aveux d’une vie décousue,
Quand petite on lui avait dit que l’amour n’est due.
Et si ceux qui soignent l’esprit devaient aller se soigner,
Revoir leur science médicamenteuse qui fit sa tête se faner !
Et la mer ouvrant les carcans des hôpitaux lugubres et blêmes,
Quant à surprendre la rose pourpre, ses âmes qui s’étreignent,
Au bal des misères spirituelles, des dictâtes imperceptibles,
Si la vie c’est survivre aux crochets de ces dieux, ces nuisibles !
Coupez-moi la gorge s’il faut se taire, se courber, les encenser,
Mettez des barbelés sur la jointure de mes lèvres pour les nouer,
Ces assis, racoleurs de sorcellerie, charlatans bonimenteurs existent,
Avec leurs mains invisibles, filtrant leur venin noir, jouissent et persistent.
Et sept années pour réguler des vies, sept années pour se dire savants,
Remettez-en sept années et dix milles encore pour voir le soleil levant.
Je vous vois encore en robe d’été, mauve, douce, allongé sur l’herbe,
Ne sachant ce qui viendra, rien de ceux qui se joueront du verbe.
Leur univers n’est pas le même, ils voyagent au cœur d’une inconnue,
Tâtonnent, qu’importe, s’ils peuvent se gratter de leurs erreurs perdues,
La méconnaissance n’est pas un billet que l’on donne ou pas, gratuit,
L’ignorance de ceux qui ne savent rien n’a pas de tarif pour les incompris.
Pour passer le temps je chante, je chante, pleure et puis j’écris,
Au chevet de ce qu’ils ont fait en silence, garde mon mépris,
Au chevet des chagrins qui détruisent, des amours qu’ils cassent,
Ne pas plier derrière les persiennes amères : des chimies qui fracassent.
Au chevet des chimies, au chevet des psychiatres, au chevet de la vie,
Où es-tu maintenant mon amour, mon amie...
©Y.C